Menaces: Autres facteurs de disparition des chimpanzés d’Afrique de l’Ouest
© Erin Wessling
Les incohérences de la législation d’un pays à l’autre
La législation, les sanctions en cas de non-respect des lois sur l’environnement et la facilité de commercialisation des animaux sauvages diffèrent d’un pays à l’autre. Les frontières nationales sont relativement ouvertes en Afrique de l’Ouest et peuvent être franchies sans vérification formelle. Ainsi, les incohérences en matière de législation dans la région s’ajoutent aux défis déjà posés par la faiblesse de l’application des lois.
© Maegan Fitzgerald
Une gouvernance inadéquate de l’industrie
Les gouvernements nationaux et les organisations internationales disposent de structures de réglementation de l’utilisation et de l’extraction industrielles des ressources. Cependant, les mécanismes d’évaluation de ces industries ne sont ni structurés ni évalués correctement en ce qui concerne leurs impacts sur les chimpanzés et la biodiversité. Cependant, les bénéfices obtenus par les gouvernements locaux pour faciliter les partenariats avec les entreprises industrielles internationales surpassent les bénéfices d’une supervision adéquate des impacts sur la faune à l’intérieur de leurs frontières. Les cadres légaux conçus pour protéger les ressources environnementales sont souvent contournés ou ignorés. Cette situation concerne aussi les projets d’infrastructure menés par les gouvernements eux-mêmes et qui ne nécessitent pas d’évaluations explicites des impacts environnementaux et sociaux. Par conséquent, les impacts des projets d’extraction et d’autres projets de développement ne sont pas suffisamment atténués ou évités. Par ailleurs, la capacité de gouvernance pour évaluer les impacts des projets d’infrastructure ou d’extraction est souvent inadéquate même si la volonté existe.
L’absence de prise en compte des chimpanzés dans la planification de l’utilisation des terres
Si les exercices de planification de l’utilisation des terres (LUP) sont en général multisectoriels, comprennent plusieurs étapes et considèrent de nombreux besoins – économiques, sociaux, logistiques et environnementaux – les chimpanzés sont rarement pris en compte. Cette lacune est due en partie à l’indisponibilité des données sur la distribution des chimpanzés, mais surtout à l’omission des informations en raison du manque d’intérêt politique ou économique pour les chimpanzés.
Le manque de ressources financières et logistiques pour la conservation des chimpanzés
Si les professionnels de la conservation savent ce qui est nécessaire pour assurer une conservation efficace des chimpanzés, ils sont souvent mal équipés. Ils font rarement partie, comme les agences gouvernementales pertinentes, des priorités des gouvernements des pays concernés et manquent de personnel et de financement adéquats. Le défaut d’entretien des infrastructures et du matériel aggrave les défis logistiques.
© Liberia Chimpanzee Rescue & Protection
La faiblesse de la gouvernance environnementale
Même si la capture de chimpanzés et le commerce d’individus ou de morceaux de chimpanzés sont illégaux en Afrique le trafic clandestin sévit en raison du non-respect des lois nationales et d’une faible capacité judiciaire pour poursuivre les contrevenants. Le manque de capacité des agences environnementales pour exécuter pleinement les accords internationaux comme la CITES reflète la faiblesse de la volonté nationale et régionale face aux crimes contre la faune et la flore sauvages.