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Infrastructures

© Maegan Fitzgerald

Infrastructures

Avec de nombreux projets prévus - routes, chemins de fer, barrages hydroélectriques et lignes électriques - au cours des prochaines décennies, l’Afrique de l’Ouest connaît une période d’expansion majeure en matière d’infrastructures. Ces projets sont perçus comme un atout nécessaire pour la situation économique des pays ouest-africains. Cependant, malgré leurs avantages évidents pour les populations de ces régions, il est reconnu que les projets d’infrastructure sont associés à une perte et à une dégradation importante des milieux naturels et accélèrent d’autres facteurs de disparition de l’habitat et de la biodiversité (Laurance et al. 2006; Poulsen et al. 2009; Ziegler et al. 2016), ce qui peut avoir des conséquences négatives pour les populations humaines en détruisant et en dégradant des ressources qui leur sont essentielles. Par ailleurs, les bénéfices de certains projets ne parviennent même pas aux populations rurales défavorisées qui en ont le plus besoin. Au contraire, des communautés sont parfois déplacées, sans aucune compensation, par ces projets (Wormington 2018; O’Mahony 2019). Si l’habitat des chimpanzés continue d’être sacrifié au bénéfice du développement économique, le bilan sera simple : nous perdrons des chimpanzés. Aucun degré d’atténuation d’un barrage hydroélectrique ne permettra d’éviter la perte de chimpanzés. Si un projet est sincère dans son souhait de prévenir une disparition locale de chimpanzés, des études en amont doivent identifier les lieux d’implantation de ces projets pour éviter leur habitat.

Les routes sont un exemple majeur d’infrastructure ayant des impacts négatifs sur les chimpanzés et sur d’autres éléments de la biodiversité. Souvent construites en appui aux industries extractives, comme les concessions minières et forestières, et pour améliorer l’accès de populations rurales mal connectées, les routes détruisent et fragmentent l’habitat et ouvrent l’accès à des zones autrefois inaccessibles (Sloan et al. 2017; Laurance et al. 2018b). Selon sa largeur et son niveau de fréquentation, une route qui traverse un habitat de chimpanzés peut limiter l’accès de ces derniers à la nourriture et aux arbres de nidification. De plus, les routes facilitent le braconnage dans des zones autrefois peu rentables (Junker et al. 2015b; Greengrass 2016), entrainant le déclin, et à terme la disparition, des chimpanzés.

Selon les prévisions, environ 10% de l’habitat subsistant des grands singes africains sera affecté par des projets d’infrastructure d’ici 2030, ce qui en fait une menace réelle et imminente sur les grands singes, y compris sur les chimpanzés. Quatre grands corridors d’infrastructure ont déjà été proposés dans la région, qui devraient à eux seuls avoir un impact sur 10% des chimpanzés d’Afrique de l’Ouest. Cette menace se rajoute à celle des routes déjà existantes, car selon les estimations, plus de 88% de la population de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest vit à moins de 10 km d’une grande route (ibid.).

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D’autres impacts anticipés dans la région sont liés à la construction de barrages hydroélectriques, avec au moins 32 barrages planifiés ou en construction en 2015. Plusieurs de ces projets potentiels concernent des habitats majeurs pour les chimpanzés, comme les hauts-plateaux du Fouta-Djallon en Guinée. En particulier, le projet de barrage de Koukoutamba suscite déjà une indignation à l’échelle mondial en raison de ses impacts indiscutables sur les chimpanzés et la biodiversité dans le Parc National du Moyen-Bafing récemment classé en Guinée (Schembri 2018; Watts 2019).

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Conservation des Chimpanzés de l'Ouest Coordination Régional

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